Nevers rue Saint Gildard

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RUE SAINT-GILDARD à NEVERS

Rue Saint Gildard
  • Allait de la rue Thiers(1) au pont de Fourchambault. Depuis 1964 elle commence à la hauteur du boulevard Victor Hugo pour se terminer à la place de la Fontaine d'Argent.

  • Chemin de grande communication n° 40, de Nevers à Fourchambault.
    Cette rue longe le Parc jusqu'à la rue Jeanne-d'Arc. Elle monte depuis son origine jusqu'au boulevard Victor-Hugo, redescend ensuite assez rapidement jusqu'à la rue du Chemin-de-Fer. Cette dernière partie touchait, en 1710, le cimetière de la Passière. Avant l'établissement du chemin de fer (1860) elle portait le nom de rue de la Fontaine-d'Argent et, passant sur le ponceau en pierre qui donne entrée dans la gare de triage, remontait jusqu'au carrefour formé par la route de Fourchambault et la rue de la Rotonde. Elle avait donc la forme d'un S renversé.
    N° 20 : Nouveau Cercle catholique dit « Clos Saint-Joseph ».
    N° 34 : Maison mère des Sœurs de la Charité et Instruction chrétienne. Elle occupe l'emplacement d'une abbaye, d'origine inconnue, mais antérieure au IXème siècle, où étaient des moines de l'ordre de Saint-Basile. L'église fut dédiée primitivement à saint Loup, puis à saint Gildard et saint Loup, enfin à saint Gildard seul. Tout ce qu'on sait sur ce dernier saint (Judas, Gildas, Gildat) c'est que c'était un prêtre mort à Lurcy-le-Bourg au VIIIème siècle et inhumé dans l'église Saint-Gildard, ainsi que le comte Rathier. Ruinée, comme le reste du pays, par les guerres de la fin de la période mérovingienne, rebâtie sous Charles-le-Chauve (milieu du IXème siècle), l'abbaye est en possession de laïques vers l'an mil ; elle est reconstituée en 1100 et donnée aux moines augustins de Saint-Laurent (canton de Pouilly). Son église devint alors paroissiale tout en continuant, comme Saint-Etienne, à appartenir aux religieux. L'abbaye décline peu à peu de nouveau et paraît abandonnée après les ravages des Anglais, pendant la guerre de Cent ans (1445). L'enceinte et les bâtiments servirent de carrière pour réparer les remparts de la ville au moment des guerres de religion, vers 1570, puis de point d'appui pour le maréchal de Montigny, lors du siège de Nevers, en 1617 (église crénelée). La paroisse fut rattachée à la cathédrale (1689), et supprimée en 1749 ; l'église fut désaffectée en 1784. Elle avait eu jusque-là deux chanoines qui étaient en quelque sorte « à la suite » du chapitre de la cathédrale ; depuis 1782, l'un d'eux était Troufflault le botaniste. L'église fut utilisée dans les dernières années de la monarchie comme entrepôt des poudres(2) à distribuer dans la province et les provinces voisines. Abandonnée comme trop isolée et peu sûre, elle fut achetée par la ville, avec son enclos, en 1791, pour la somme de 2.300 livres (cette vente fut d'ailleurs annulée par suite de non paiement) ; elle fut alors revendue à des particuliers ; enfin acquise par la Congrégation de la Charité et Instruction chrétienne, à l'étroit dans l'ancien couvent des Visitandines.
    Le couvent fut bâti de 1853 à 1856 ; l'église est presque entièrement moderne avec des fragments des XIIème et XIIIème siècles. La remise en état du couvent a fait trouver autour de l'église des cercueils de pierre attribués au IXème siècle.
    Une chapelle moderne, bâtie dans les jardins, garde le coeur de l'évêque Dufêtre, grand protecteur de la congrégation ; le corps de Bernadette Soubirous y fut longtemps déposé ; lorsque cette religieuse fut béatifiée en 1925, son corps fut transporté dans l'église elle-même.

    (1) Actuelle rue Henri Barbusse.
    (2) Précédemment dans la Tour-Neuve, rue du Rempart (actuelle avenue Pierre Bérégovoy).


    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais -1928/T30 et Nevers Pas à Pas (François Lechat)