Asnan église
L'église Notre Dame
- Bâtie fin du XVè, début du XVIè puis remaniée au XIXè siècle, elle est placée sous les vocables de Notre Dame (l'Assomption) et de Saint Roch.
- Inaugurée en 1874, elle est de style néo-gothique, construite en remplacement d’un édifice primitif complètement disparu.
- Plan rectangulaire terminé par un chevet à pans coupés, avec saillie d'une chapelle au sud.
- Chevet et chœur voûtés sur membrures prismatiques portées par des colonnettes engagées.
- Nef non voûtée.
- Portail gothique orné de moulures.
- Bénitier provenant de l'ancienne église, creusé dans un chapiteau composite de la Renaissance fort élégant.
- Une huile sur toile du 19ème siècle représente la Vierge à l'Enfant
La destruction
En 2018, la décision de démolir est prise. Symboliquement, c’est un choc, mais pas une surprise. L’église n’abritait plus de mariages, plus de messes, plus de cérémonies dominicales depuis des années.
« Un jour, en 2014, au cours d’un enterrement, on a trouvé cinq m³ de gravats sur des bancs. De ce jour-là, elle a été fermée au public » [1]Frappée d’un arrêté de péril dès 2013, l’église est désacralisée en vue de l’abattre. Une moitié de voûte s’était affaissée dans une allée latérale, écrasant quatre ou cinq bancs.
Pour la remettre d’aplomb, il aurait fallu 1,2 million d’euros de travaux… pour 120 habitants. Financièrement ingérable. « Avec le recul, on a pris la bonne décision. »
Sa construction au XIXe siècle correspond à un pic démographique. La population d’Asnan était cinq fois supérieure à l’époque, et elle n’a pas été faite dans les règles de l’art, avec de très mauvaises fondations. "Les premiers désordres sont intervenus dans les années qui ont suivi sa construction" [2]
Aujourd’hui, une cloche sert en quelque sorte de pierre tombale, à l’emplacement de l’ancienne église d’Asnan.
A écouter: un podcast de Radio France en deux épisodes
En 2018, le conseil municipal d'Asnan a voté la démolition de l’église de ce village nivernais, classée comme dangereuse. Cinq ans après, c’est silence et bouche cousue. Sur place, il ne reste qu'un espace quasi vide et quelques souvenirs.
"Une dent creuse", c’est le terme technique employé par l’architecte des bâtiments de France pour qualifier la friche où repose la cloche de l’église, installée sur un bloc mal égalisé de pierre blanche, entourée de jeunes arbres et un peu plus loin de deux bancs. Comme si l’édifice néogothique, bâti à la fin du XIXe siècle, n’avait jamais existé. Qui a vu les 1.200 clichés du photographe Alain Villaret, 75 ans, qui a passé un an sur le chantier et qui a immortalisé sa disparition ? Personne selon lui. Il a consacré une exposition de certains de ses clichés dans un village voisin. Pas de visiteurs…
L’édifice religieux, délabré, commence à donner d’inquiétants signaux de faiblesse à l’automne 2013. Une pierre de voûte est retrouvée dans la nef, trois jours avant une messe d’obsèques. Les devis s’élèvent entre 800 000 et 1,7 million d’euros. Le préfet prend un arrêté de péril, l’église est fermée, l’enterrement célébré ailleurs. Mais de toute façon, trois ans après sa consécration en 1874, l’église était déjà fragile…
Sources:
- Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875
- Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)
- Photo : Éric Monnier (GenNièvre)
- --m mirault 21 août 2010 à 05:50 (UTC)
- Journal du Centre du 26 décembre 2024
- https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-asnan-destin-d-une-eglise
Notes et références
Notes