« Entrains sur Nohain Archéologie » : différence entre les versions
m (Rajout de la catégorie) |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 10 : | Ligne 10 : | ||
''Source: www.inrap.fr'' | ''Source: www.inrap.fr'' | ||
==Une macabre découverte== | |||
Dans l’un des puits, à plus de 4 mètres de profondeur, les archéologues ont eu la surprise d’exhumer des squelettes humains et deux grosses clés.<br>Jusqu’à 20 à 30 corps ont été jetés simultanément et reposent dans diverses positions. La présence d’hommes, de femmes et d’enfants, parfois très jeunes, caractérise une population civile. Une datation carbone 14 indique que les dépouilles datent du IX<sup>e</sup> siècle. D'autres datations sont en cours. | |||
===L’exaction d’une armée ou un acte de brigandage=== | |||
Au IX<sup>e</sup> siècle, la Bourgogne cesse d’être un royaume indépendant et elle est intégrée à l’Empire carolingien par Charles Martel. Mais celui-ci est, à son tour, confronté à la guerre de succession des trois fils de Louis le Pieux : Lothaire, le successeur légitime, Charles le Chauve et Louis le Germanique. En 841, la bataille de Fontenoy (à 25 km au nord d’Entrains, soit environ à une journée de cheval) voit, selon les narrateurs de l’époque, plusieurs dizaines de milliers de combattants tomber sur le champ de bataille.<br>Charles le Chauve établit son camp à Thury, à 16 km d’Entrains. Le stationnement en nombre de troupes militaires s’accompagne d’énormes besoins d’intendance : à cette occasion, le village d’Intaranum a pu être victime d’exactions. Le deuxième tiers du IX<sup>e</sup> siècle est également marqué par les invasions de Vikings. Ils sont à Paris en 845, puis à Chartres et font le siège de Valence. Vers 856, ils effectuent des raids jusqu’à Orléans et l’abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. Or Entrains-sur-Nohain est situé à moins de 30 km des bords de la Loire. Toutefois, ces morts collectives peuvent aussi avoir été causées par une bande de brigands. | |||
===Ou une épidémie…=== | |||
Les archéologues envisagent également l’hypothèse d’une épidémie. Une étude paléo-pathologique révélera peut-être quelques maladies anciennes ou tout au contraire des traumatismes liés à des armes. La complexité de ce charnier et de la fouille rend difficile l’observation . Le puits et les squelettes ont donc fait l’objet d’une modélisation en 3D par la société Captair : ce relevé photogrammétrique d’une grande précision permettra de poursuivre l’observation de cet ensemble à l’issue de la fouille.<br> | |||
''Source : Denis Sergent, La Croix (décembre 2013) | |||
==Tête de Jupiter trouvée à Entrains en 1969== | ==Tête de Jupiter trouvée à Entrains en 1969== |
Version du 18 décembre 2013 à 09:27
Histoire d'Entrains
Anciennement Intaranum. Du 1er au 4ème Siècle avant J.C importante cité Gallo-romaine et centre religieux qui comptait plus de 25.000 habitants, située à un carrefour routier, ville puissante et prospère qui s'étendait sur plusieurs centaines d'hectares, certainement la plus importante du département ; on y a retrouvé de nombreux vestiges de l'occupation gallo-romaine et en particulier "l'Apollon Citharède", statue en marbre de 2,50 m conservée au musée des antiquités nationales de St Germain-en-Laye.
Des vestiges préhistoriques et antiques comme la statuette en bronze de "Mercure assis" conservée au musée du Louvre ; un grand nombre de voies romaines rayonnaient autour d'Entrains dont celle qui reliait Autun à Orléans en passant par Ouanne et Auxerre, dont certaines sont d'ailleurs encore praticables ; des traces d'îlots d'habitations, d'un quartier artisanal, d'un important théâtre au Sud de la Ville, d'aqueduc et d'un temple ainsi que d'abondant mobilier (céramique, monnaies, outils, statuettes, épitaphes), conservés à la Maison des Fouilles d'Entrains.
Source: entrains-sur-nohain.blogspot.fr
Habitat, thermes privés et ateliers de forges gallo-romains
Située au nord-ouest du territoire éduen, sur un important carrefour de voies romaines, l’agglomération antique d’Intaranum s’est développée durant les quatre premiers siècles de notre ère. À son apogée, elle avoisine une superficie de 120 hectares (nécropoles et sanctuaires périphériques inclus) et possède un théâtre de 135 mètres de diamètre. La fouille met en évidence une portion de la voie romaine et une série de constructions en pierre. Derrière ces parcelles, les habitants ont aménagé des installations balnéaires : véritables petits thermes privés équipés de pièces chaudes et de piscines froides. Les archéologues ont par ailleurs mis au jour des ateliers de forge montrant d’épais niveaux d’occupation. L’étude des déchets métallurgiques nous renseignera sur les processus opératoires et les techniques utilisées.
Source: www.inrap.fr
Une macabre découverte
Dans l’un des puits, à plus de 4 mètres de profondeur, les archéologues ont eu la surprise d’exhumer des squelettes humains et deux grosses clés.
Jusqu’à 20 à 30 corps ont été jetés simultanément et reposent dans diverses positions. La présence d’hommes, de femmes et d’enfants, parfois très jeunes, caractérise une population civile. Une datation carbone 14 indique que les dépouilles datent du IXe siècle. D'autres datations sont en cours.
L’exaction d’une armée ou un acte de brigandage
Au IXe siècle, la Bourgogne cesse d’être un royaume indépendant et elle est intégrée à l’Empire carolingien par Charles Martel. Mais celui-ci est, à son tour, confronté à la guerre de succession des trois fils de Louis le Pieux : Lothaire, le successeur légitime, Charles le Chauve et Louis le Germanique. En 841, la bataille de Fontenoy (à 25 km au nord d’Entrains, soit environ à une journée de cheval) voit, selon les narrateurs de l’époque, plusieurs dizaines de milliers de combattants tomber sur le champ de bataille.
Charles le Chauve établit son camp à Thury, à 16 km d’Entrains. Le stationnement en nombre de troupes militaires s’accompagne d’énormes besoins d’intendance : à cette occasion, le village d’Intaranum a pu être victime d’exactions. Le deuxième tiers du IXe siècle est également marqué par les invasions de Vikings. Ils sont à Paris en 845, puis à Chartres et font le siège de Valence. Vers 856, ils effectuent des raids jusqu’à Orléans et l’abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. Or Entrains-sur-Nohain est situé à moins de 30 km des bords de la Loire. Toutefois, ces morts collectives peuvent aussi avoir été causées par une bande de brigands.
Ou une épidémie…
Les archéologues envisagent également l’hypothèse d’une épidémie. Une étude paléo-pathologique révélera peut-être quelques maladies anciennes ou tout au contraire des traumatismes liés à des armes. La complexité de ce charnier et de la fouille rend difficile l’observation . Le puits et les squelettes ont donc fait l’objet d’une modélisation en 3D par la société Captair : ce relevé photogrammétrique d’une grande précision permettra de poursuivre l’observation de cet ensemble à l’issue de la fouille.
Source : Denis Sergent, La Croix (décembre 2013)
Tête de Jupiter trouvée à Entrains en 1969
Il reste les deux tiers droits du visage, sauf la lèvre inférieure et le menton; aux endroits de la cassure, à l’arrière, sous la lèvre et sur la chevelure, la surface de la pierre est parfaitement plane, comme si elle avait été soigneusement sciée. Cette très belle tête ne donne son plein effet que de trois quarts; cela conduirait à penser qu’il s’agit d’un élément d’une plus grande composition en haut relief.
Calcaire blanc oolithique fin. Hauteur: 0,59 m.
Source: Richesses de France - Nièvre, éditions J. Delmas et Cie